De la Déclaration universelle des droits de l’homme à la Charte canadienne des droits et libertés, il existe une panoplie de lois, de règlements et de politiques traitant de discrimination et de protection des droits de minorités. Dans chacun de ces cas, le but est simple : protéger les minorités contre les abus de la majorité.
Alors, lorsqu’on entend des députés fédéraux s’insurger de l’adoption de la loi C-38 sur le mariage des conjoints de même sexe parce que cela déplaît à une majorité de Canadiens, on a vraiment l’impression qu’il y a toute une éducation à faire auprès des politiciens du pays et de la population en général.
Le mariage entre deux personnes du même sexe. Même sexe : gais, tapettes, homosexuels, lesbiennes, butchs. Il y a un paquet d’expressions, plus ou moins propres, pour décrirent le concept. Ce phénomène a toujours existé et il existera toujours. Des gens de même sexe vivent ensemble, ont des relations sexuelles entre eux, s’embrassent à pleine bouche, se disent des mots d’amour, se dorlotent, se cajolent, se tiennent la main en public et s’aiment sans restriction. (Ici j’en mets plein juste pour irriter les homophobes). Et ils veulent simplement bénéficier de la même reconnaissance juridique dont jouissent les membres de la majorité, sans passer par une opération de changement de sexe.
Et ça dérange la majorité! Pis?
En tant que membre de la minorité francophone, on devrait comprendre ce que les couples gais vivent. On construit une école francophone et ça dérange des membres de la majorité. Ça divise! clament des bullies de la majorité. On réclame la reconnaissance de nos droits et on se fait dire que ça déplait beaucoup aux anglophones. Pis?
On aura beau répéter que la loi sur la définition du mariage n’obligera pas les différentes doctrines religieuses à célébrer des mariages gais, ça ne changera pas le sentiment homophobe derrière l’opposition au mariage entre personnes de même sexe. Et si ça dérange votre perception quant à votre propre mariage, c’est probablement que votre mariage souffre déjà probablement de grandes lacunes.
Quand on voit tous les députés libéraux, réformistes-alliancistes-conservateurs, néo-démocrate et bloquistes voter contre (ou s’abstenir) lors du vote sur le projet de loi C-38, on est pas très rassurés sur le sort des minorités canadiennes.
