le Jeudi 22 mai 2025
le Vendredi 19 août 2005 0:00 Éditorial

C’est pas d’même au Lac -St-Jean!

C’est pas d’même au Lac -St-Jean!
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La récente interdiction de se procurer plus d’une bouteille d’alcool très fort dans les liquor shops des TNO n’est qu’un autre symptôme de l’attitude paranoïaque du gouvernement en matière de boisson.

Les Québécois qui entrent pour la première fois dans un bar des TNO sont toujours stupéfaits des règles mormonesques qui régissent la bibine dans notre beau grand Nord. À une heure et quart du matin on annonce le last-call; à deux heures moins cinq on vous arrache votre verre des mains et on vous fout à la porte. Comme chantait jadis Raymond Lévesque: « C’est pas d’même au Lac-St-Jean! »

Bien sûr, il y a des raisons à cela. Au chapitre des cocktails éthyliques, les TNO font piètre figure. L’alcoolisme fait des ravages dans les communautés, les personnes en état d’ébriété sont légions dans les ruelles du centre-ville de Yellowknife et, l’an dernier, Statistiques Canada a démontré que c’est ici que l’on achète le plus d’alcool per capita au pays. À l’évidence, la boisson est un problème social grave.

Mais soyons honnêtes: adopter une approche prohibitionniste n’est pas une solution. Si s’en était une, nous serions les champion de la sobriété du Canada depuis longtemps. Interdire ne marche pas. C’est aussi simple que ça. Quel jour de la semaine, pensez-vous, que les alcooliques profonds de la capitale sont le plus portés à boire du rince-bouche ou à s’envoyer une bouteille de fixatif à cheveux derrière la cravate (parce qu’ils le font, soit dit en passant)? Le dimanche. Le jour où ils ne peuvent pas s’acheter de l’alcool, du vrai.

L’alcoolisme est une maladie. Ce dont nous avons besoins se sont des traitements et de la prévention; pas des lois plus dures.

La Loi sur les boissons alcoolisées est un des pire fouilli légal que notre Assemblée législative ait produit. Si tout se déroule comme prévu, elle sera revue et corrigée durant la prochaine session de l’Assemblée. Espérons que nos élus auront la célérité de ne pas la rendre encore plus contraignante qu’elle l’est et ayons une bonne pensée pour les pauvres légistes qui devront s’y dépétrer.