le Jeudi 22 mai 2025
le Vendredi 2 septembre 2005 0:00 Éditorial

C’est pas de ma faute

C’est pas de ma faute
00:00 00:00

À mon retour de vacances, j’ai jeté un coup d’oeil curieux à l’article de la semaine dernière sur le passage de Mauril Bélanger, ministre responsable des langues officielles au Cabinet fédéral. Sans commenter la poursuite judiciaire, dont les audiences commenceront la semaine prochaine, il a cependant abordé avec militantisme la question des recours en justice des francophones, soulignant que, dans bien des cas, ce sont les tribunaux qui ont accordé leurs droits aux francophones. Il faut avouer que le message du ministre arrive au moment opportun alors que la poursuite ne fait toujours pas l’unanimité au sein de la population francophone des TNO.

Il ne faut pas s’étonner des propos de ce fier francophone qui a lui-même été au centre de bien des batailles linguistiques. Mais en plus, cela me permet de mieux situer le gouvernement fédéral dans notre propre débat.

En matière de langues officielles, il est certain qu’on oublie pas que le gouvernement fédéral est notre partenaire et notre allié. C’est le gouvernement fédéral qui a encouragé l’adoption, en 1984, de la Loi sur les langues officielles des Territoires du Nord-Ouest, donnant le statut de langue officielle au français. Par la suite, le fédéral s’engageait à défrayer à 100% les coûts de la prestation de services en français dans les Territoires.

Que le gouvernement fédéral se retrouve au côté du gouvernement territorial lors du procès, ce n’est pas une indication que le fédéral absout le gouvernement territorial pour ses lacunes flagrantes en matière d’application de la loi. Pas du tout! On peut finalement résumer la position du fédéral par la formule suivante : « C’est de la faute du gouvernement territorial, pas la nôtre ».

En effet, le gouvernement fédéral se retrouve de l’autre côté de la table simplement parce que nous croyons que sa responsabilité déborde la simple signature de chèques. Parce que nous croyons qu’il avait un devoir de s’assurer qu’une de ses institutions respecte les droits linguistiques de la minorité francophone, en l’occurrence le gouvernement territorial qui fut établit en vertu d’une loi fédérale.

Finalement, il faut rappeler qu’il y a des institutions du gouvernement fédéral de notre bord. Premier partenaire, le Programme de contestation judiciaire, établit et financé par le gouvernement fédéral, constitue notre principale source de financement dans notre démarche. Deuxième partenaire, le Commissariat aux langues officielles du Canada, qui a le statut d’intervenant et qui est un appui de taille des francophones dans ce dossier.