Bon,ça y est! Je suis dans ma phase de scepticisme. Qu’importe la nouvelle, je m’interroge sur les motivations cachées et surtout sur la portée réelle des gestes posés.

Prenons l’exemple de la création d’un caucus au sein du Parti libéral du Canada (PLC) sur les minorités linguistiques (Lire article en page 10 et 11). Selon le président du caucus, cela permettra aux députés de s’organiser pour mieux représenter les communautés et aussi faciliter l’accès au Cabinet fédéral

Plutôt que de me faire l’échos des réjouissances de certains représentants francophones et d’autres organisations qui sont les meneuses de claque du PLC, j’ai plutôt opté pour le scepticisme. Ça fait près d’un demi-siècle que ce parti compte sur le vote acquis des francophones. Qu’est-ce qui a bien pu changer?

Le plus évident est survenu lors des dernières élections. Une bonne partie du vote francophone au Québec a échappé au Parti libéral, pavant la voie à l’élection d’un gouvernement minoritaire. Cette portion de l’électorat ne constitue plus des votes acquis. Soudainement, dans la balance du pouvoir, les minorités francophones prennent plus de poids. Il semble donc qu’il faut les courtiser avec plus d’assiduité. Mais pourquoi maintenant? Ne sommes-nous pas un bloc d’électeurs captifs qui n’a pas de solution de rechange? Est-ce que le NPD ne serait pas en train de faire une remontée dans les intentions de vote, les faisant passer d’un statut de parti marginal vers celui d’une option valable? J’attends les prochains sondages avec impatience.

Dans le fond, je suis certain qu’on nous considère toujours comme des votes acquis, qu’il ne s’agit en fait que d’un geste symbolique qui ne mènera à aucun résultat concret. On fera face à des élections bien avant qu’un tel caucus puisse faire avancer nos dossiers, mais ça paraît bien!