Vous avez fait le plein dernièrement? Alors qu’on se présente à la pompe et qu’on doit débourser près de 1,20 $ le litre, on a un peu tendance à penser que les pétrolières n’ont actuellement aucune raison de se plaindre. Si une partie du pétrole qu’elles revendent ne leur appartient pas et doit être acheté à gros prix, ces compagnies et leurs compagnies subsidiaires sont également d’importantes entreprises d’extraction. Or le prix à la pompe a presque doublé depuis un an, mais le coût d’extraction est demeuré sensiblement le même. Les marges de profit sont astronomiques. Et voilà que ces compagnies viennent se plaindre que les exigences entourant le projet de pipeline dans la vallée du Mackenzie rendent ce projet beaucoup moins rentable. J’ignore qui est en charge de leur service de relations publiques, mais le moins qu’on puisse dire, c’est que cette affirmation arrive à un moment fort inapproprié : écoeurés, les gens n’ont aucune pitié pour les pauvres compagnies pétrolières. Elles se plaignent le ventre plein, comme on dit par chez nous. Nos gouvernements auront-ils le culot de répondre au bluff des compagnies pétrolières? C’est difficile à dire. La démagogie de droite est omniprésente dans le discours canadien. On est loin de la période de Pierre Elliot Trudeau et de sa décision de nationaliser des compagnies pétrolières. Le Canada ne rentrera jamais dans les rangs des pays de l’OPEP. Ici, les compagnies pétrolières considèrent que les ressources de notre sous-sol leur appartiennent et qu’elles peuvent en faire usage comme bon leur semble. Et elles deviennent irritables lorsqu’on leur pose des conditions. Comme ces compagnies peuvent se payer les meilleurs stratèges, il faut croire que leur vision du portrait politique canadien est suffisamment rassurante pour entamer une telle opération de chantage. Rassurant pour eux, mais pas pour les simples citoyens.
Le ventre plein!

Le ventre plein!
00:00