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le Vendredi 10 février 2006 0:00 Éditorial

Abandon du protocole de Kyoto?

Abandon du protocole de Kyoto?
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Parmi toutes les nominations du nouveau Cabinet de Stephen Harper, il y en a une qui semble suggérer que le Canada s’apprête à renier sa signature de l’Accord de Kyoto. Le Premier ministre canadien a en effet nommé Rona Ambrose à titre de ministre de l’Environnement. La députée de la circonscription d’Edmonton-Spruce Grove sera désormais la pilote du dossier environnemental.

Ça fait un peu bizarre de prononcer dans une même phrase Alberta, environnement et Kyoto. Mais ce n’est pas parce que cette ministre est originaire de l’Alberta qu’il faut en conclure qu’elle n’a pas à cœur l’environnement. C’est plutôt ses expériences antérieures qui laissent présager le pire.

En effet, Mme Ambrose a déjà agit comme conseillère spéciale auprès du gouvernement de Ralph Klein sur la question du protocole de Kyoto. Elle a donc participé à l’élaboration de la position de l’Alberta sur le protocole de Kyoto. Or cette position est assez simple. Y a en pas de problème! Fidèle serviteur du lobby pétrolier américain, le gouvernement de Ralph Klein refuse d’accepter que les gaz à effet de serre causent des dommages irréparables à l’atmosphère et à l’environnement.

Si Harper voulait lancer un message clair à ses bailleurs de fonds de Calgary (les grandes pétrolières), il a réussi. « On va saboter Kyoto ».

Un autre dossier où le ministère d’Environnement Canada est actif, c’est celui des évaluations environnementales lors des grands projets. Or, encore une fois, les compagnies pétrolières ne cessent de se plaindre des exigences environnementales imposées par le fédéral lorsque vient le temps de planifier leurs projets. Il faut s’attendre à une plus grande souplesse du fédéral vis-à-vis des grandes pétrolières. En fait, Mme Ambrose a moins de deux ans pour accélérer le processus au profit des pétrolières et, par ricochet, de son parti.