La récente décision du gouvernement des TNO concernant le déclin inquiétant de la population de caribous ne sera pas des plus populaires auprès des chasseurs, mais ces derniers sauront s’ajuster car la décision s’imposait.
En diminuant pour quelques saisons de chasse le nombre de caribous qu’une personne peut abattre et en interdisant de tuer les femelles, le gouvernement s’assure d’une hausse certaine de la population de caribous à plus ou moins long terme. La diminution de la population de caribous a un impact direct sur la diète alimentaire de bien des résidents du Nord. S’il y a moins de bêtes qui arpentent notre terre, la chasse devient plus ardue et la récolte en souffre. De plus, si le gouvernement n’intervient pas assez rapidement, il y a toujours le risque que la population décroisse de façon si importante et que le nombre de bêtes survivantes ne soit pas assez élevé pour permettre une régénération saine du troupeau. Je fais ici référence à la diversité génétique qui repose sur un nombre minimum de survivants pour procréer sainement.
C’est aussi une bonne décision que de hausser le nombre de permis pour les prédateurs des caribous. Il n’y a pas que les humains qui soient responsables du déclin de la population de caribous.
Ces premières mesures indispensables ne règleront peut-être pas tous les problèmes de la gestion du caribou. En effet, les restrictions de quotas ne s’adressent dans l’immédiat qu’à la population non autochtone. Or, il serait intéressant de comparer les proportions respectives des deux populations dans le nombre de bêtes abattues chaque année. Les communautés autochtones sont en croissance démographique et le déclin du nombre de caribous est inquiétant puisque le besoin de subsistance des communautés autochtones vont croissants. Est-ce à dire que les effets des restrictions d’un côté seront contrecarrés par une hausse de l’autre côté?
Un autre écueil concerne la hausse désirée de la chasse à l’autre prédateur du caribou: le loup. Ce désir du gouvernement ne sera peut-être pas efficace si le prix de la fourrure de loup reste au même niveau que ces dernières années. La valeur moyenne en 2003-2004 était de 167 $ comparativement à une moyenne de 297 $ en 2001-2002. De plus, cette stratégie pourrait avoir des effets négatifs sur la population de loups. Une gestion serrée de cette population s’impose également pour ne pas entraîner un déclin dramatique d’une espèce au profit d’une autre.