Le dossier de la dévolution des pouvoirs, notamment pour la gestion et la taxation des ressources naturelles, occupe l’avant-plan des préoccupations du gouvernement territorial depuis de nombreuses années. Et depuis ce temps, on n’a pas vu beaucoup de gestes concrets: plusieurs belles paroles, engagements, promesses, mais rien de concret.
Le récent rapport présenté au Conseil de la fédération (article ci-contre) vient appuyer de façon importante les revendications du gouvernement territorial. Des experts mandatés par le Conseil de la fédération viennent ni plus ni moins de démontrer le bien-fondé des affirmations répétées de nos leaders territoriaux.
Malgré ce gain,il y a encore loin de la coupe aux lèvres.
C’est un gouvernement conservateur qui est au pouvoir à Ottawa. Or, le Nord est dans l’opposition avec deux députés libéraux (Yukon et Nunavut) et un néo-démocrate (Dennis Bevington).Seul ce facteur peut nous inciter à croire que le gouvernement fédéral n’agira pas avec une très grande célérité dans ce dossier.
De plus, ce gouvernement conservateur est en situation minoritaire. On ne sait donc pas combien de temps ils seront en mesure de demeurer au pouvoir. Leurs stratèges préparent la voie à une prochaine élection d’ici 12 à18 mois. Je ne suis pas certain que leur priorité d’action inclura le rajustement fiscal dont a tant besoin le Nord.
Ensuite, il y a l’épineux dossier du pipeline. Présentement, le sort de ce projet repose entre les mains du gouvernement fédéral, allié sans réserve du milieu de l’industrie pétrolière. Il y a probablement une certaine réticence à remettre certains pouvoirs vers une entité aussi volatile qu’un gouvernement de consensus.
Le meilleur pari du gouvernement territorial est de continuer à obtenir des engagements fermes de chacun des partis politiques fédéraux en espérant que la prochaine élection produira un gouvernement totalement convaincu de la nécessité de dévoluer ces pouvoirs.