C’est pas drôle d’avoir travaillé si longtemps au sein du journal. D’une part, on sent s’agrandir la différence d’âge entre soi-même et les employés (bref on se sent de plus en plus vieux), puis, pis encore, on a l’impression que tout a déjà été écrit et commenté. Et on n’a pas tort.
Ainsi en est-il de l’histoire en page 1 du journal. En lisant la description du triste passé de BHP Billiton en Nouvelle-Guinée, mon premier réflexe a été de penser : «C’est de la vieille histoire ». Oui, c’est vrai! L’Aquilon a déjà parlé du comportement répréhensible de la compagnie BHP alors que cette dernière comparaissait devant différentes instances gouvernementales chargées d’évaluer les risques environnementaux reliés à l’exploitation de la mine.
Mais il faut faire attention. C’était dans les années 1990. Depuis ce temps, il y eu un bon nombre de francophones qui sont arrivés dans le Nord et pour qui cette information sera nouvelle. De plus, l’article soulève de nouveaux faits quant à cette histoire.
Il y a bien peu de compagnies minières qui ne se feront pas écorchées vives si on se met à rechercher un tant soit peu leur passé corporatif et leur comportement en matière environnementale. Le pire, c’est qu’on n’a pas à regarder bien loin pour se rendre compte que le dollar règne en maître. Ici même dans la cour arrière de bien des résidents de Yellowknife se cachent des milliers de tonnes d’arsenic, cadeau de la défunte mine Giant qui maintenait sa rentabilité en enfouissant ses déchets sous terre. Non, pas besoin d’aller en Nouvelle-Guinée. L’agrandissement de l’école Allain St-Cyr? C’est tout près des terrains de la compagnie Con Mine et il faudra se montrer prudent là aussi car on risque un jour de découvrir des matières toxiques juste de l’autre côté de la rue. Jusqu’à présent, les rapports sur le niveau de toxicité de ces terrains sont rassurants, mais un doute persiste si on a la mémoire longue.
Ces histoires qui se répètent sont également difficiles pour le rédacteur de cet éditorial. Comment ne pas se répéter quand l’histoire se répète elle-même? Eh bien, on regarde nos vieux éditoriaux et on essaie de trouver un angle différent. Au fait, ai-je déjà parlé de mon âge? J’espère que je ne me répète pas.