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le Vendredi 28 juillet 2006 0:00 Éditorial

La souveraineté n’est pas qu’une affaire de gros fusils

La souveraineté n’est pas qu’une affaire de gros fusils
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Depuis l’annonce, par le gouvernement conservateur, de l’investissement de plusieurs milliards de dollars pour l’achat de brise-glace armés qui patrouilleront l’Arctique canadien, les chefs des partis d’opposition se sont succédés à Yellowknife.

Selon Bill Graham et Jack Layton, la souveraineté canadienne dans l’Arctique ne passe pas que par l’armée. M. Graham a bien illustré ce propos en se demandant si ces brise-glaces ouvriraient le feu sur un navire américain qui s’aventurerait dans les eaux encore glacées du Grand Nord canadien.

En matière de droit international, la souveraineté peut se définir comme étant la capacité, par un État, d’imposer sa loi sur un territoire donné et d’occuper ce territoire.

Or, bien qu’essentielle, il n’y a pas que l’armée qui peut occuper ce territoire.

Au lieu de s’acheter de l’armement à la manière de ceux qui s’extasient devant le moindre spécial chez Wal-Mart, Stephen Harper pourrait peut-être considérer d’autres options.

Qu’il le veuille ou non, les changements climatiques sévissent déjà dans le Grand Nord. La population canadienne est inquiète et veut en savoir plus sur le sujet.

Petite suggestion : pourquoi ne pas investir massivement dans la recherche scientifique sur les changements climatiques et établir des stations scientifiques canadiennes dans le Grand Nord ? Cette solution serait beaucoup plus profitable à l’ensemble de l’humanité. Elle aurait aussi pour avantage d’assurer une présence canadienne dans le Grand Nord et d’aider l’économie des communautés inuites que l’on y trouvent.