Ces dernières semaines, les électeurs des Territoires du Nord-Ouest ont vu défiler une belle parade de ministres conservateurs dans leur circonscription.
C’est le fanfaron de la Défense, Gordon O’Connor, qui a ouvert la marche. Le joueur de grosse-caisse (enregistreuse) précédait les duchesses de la Justice, Vic Toews et de la Sécurité publique, Stockwell Day. Et pour finir le spectacle en beauté, montés sur le plus gros char allégorique, la Reine, Stephen Harper, flanqué de son Bonhomme carnaval des Affaires indiennes, Jim Prentice, ont envoyés leurs plus sincères tas-tas à la foule. Émouvant! On eut cru que le show était orchestré par Walt Disney.
En six semaines, c’est presque 20 % du cabinet Harper qui est venu nous visiter. La Conférence internationale sur le sida de Toronto, qui n’a reçu qu’un seul ministre, peut aller se rhabiller : la destination politique de l’été c’est Yellowknife. Parlez-en aux chefs d’opposition, Bill Graham et Jack Layton, qui sont, eux aussi, récemment venus faire du tourisme partisan dans l’exotique comté de Western Arctic.
Le défilé conservateur nous aura permis de connaître un peu mieux les intentions du gouvernement fédéral pour le Nord : occuper militairement l’Arctique, emprisonner les toxicos, construire le gazoduc coûte que coûte et, ultimement, faire des TNO « la prochaine Alberta ».
Quand on pense à la façon dont les Ténois se sont exprimés aux urnes la dernière fois qu’on leur en a offert l’occasion, on ne peut pas s’empêcher de penser que la vision du nouveau gouvernement pour le Nord tranche avec celle des gens qui y résident. Quoi qu’en dise Jim Prentice, les résidents des TNO ont voté pour un Nord habité et habitable, pour des centres de désintoxication, pour un développement économique raisonné qui ne compromet pas l’intégrité de l’environnement et du tissu social, et pour le droit de prendre eux-mêmes les décisions sur leur avenir sans se plier aux diktats de Calgary ou d’Ottawa.