Encore une fois, le Nord se distingue. Mais encore une fois, c’est pour des raisons qui sont peu enviables.
Quand les statistiques soulignent que plus d’une personne sur 10 dans le Nord a déjà été victime de violence conjugale (homme ou femme) cela ne devrait pas trop nous surprendre. En effet, ça fait des années que les groupes de femmes du Nord dénoncent cet état de fait et travaillent d’arrache-pied pour renverser cette tendance. Leur travail ne porte pas tant sur l’élimination des causes de ce phénomène (notamment l’alcoolisme) mais plutôt pour venir en aide aux victimes en offrant hébergement et conseils. Ces actions sont louables mais ne font qu’effleurer le phénomène. Faute de fonds suffisants, c’est toujours mieux que rien. Pour s’attaquer aux causes, il faudrait beaucoup plus que la maigre pitance que leur accordent les gouvernements.
Avec plus de fonds, ces groupes pourraient tout au moins faire plus de sensibilisation. Trop souvent, les victimes de ces actes ont tendance à garder le silence pour toutes sortes de raisons. Mais en gardant le silence, cela risque d’engendrer encore plus de violence.
Une fois le silence rompu, encore faut-il que des mesures adéquates soient accessibles pour casser ce cercle vicieux de la violence conjugale. En effet, les enfants, souvent témoins de ces actes, ont malheureusement tendance, plus tard, à imiter ces comportements une fois devenus adultes. Ici, les projets pilotes des cercles de justice deviennent des mesures appropriées. Le couple où sévit la violence peut effectuer un exercice de guérison qui permet à la victime et à l’agresseur d’établir à nouveau une relation sans violence ou, au minimum, permet de s’assurer que l’agresseur prend conscience des effets de son geste et change son comportement. Mais attention! Il faudrait s’assurer aussi que les enfants fassent partie de ce processus car ils en subissent aussi les conséquences.