Décidemment, le mot d’ordre de la gent politique en matière de changement climatique est bien l’adaptation. Le climat change alors il faut s’adapter. Je vois un sérieux danger à claironner ce message à tout bout de champs.
Un danger évident est celui qui consiste à détourner l’attention du public des causes du changement climatique, soit les émissions de gaz à effet de serre. J’ai d’ailleurs soulevé cette problématique au moment du passage de la ministre fédéral de l’Environnement, il y a quelques semaines.
Il y a un danger aussi à banaliser les petites émissions de gaz à effet de serre. « Oui, mais nous, nous n’en produisons pas beaucoup ». Ce raisonnement aussi a pour effet de rejeter le fardeau uniquement sur les gros pollueurs, les compagnies impersonnelles, l’Industrie avec un grand i. En ne se préoccupant que des grands pollueurs, on évite de trop se questionner sur nos propres comportements individuels. C’est certain qu’il faut agir auprès de certaines industries qui sont responsables d’émission de gaz à effet de serre à grande échelle. Mais il ne faut jamais oublier que 35 millions de Canadiens qui émettent chacun 5 tonnes de gaz à effet de serre par an, ça fait bien 175 millions de tonnes par an. C’est tout de même pas négligeable.
C’est certain qu’il faut s’adapter, car les changements climatiques ne sont plus une vague crainte émise par des prophètes de malheur comme cela a été perçu dans les années 80. Non, les changements climatiques sont maintenant une réalité scientifique dont on constate déjà les effets. Mais il faut aussi, chacun d’entre nous, changer de comportement dans un ultime effort pour freiner la tendance. Le problème est trop sérieux pour des solutions de demi-mesure qui ne s’attaquent qu’aux effets ou à certaines causes.