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le Vendredi 15 Décembre 2006 0:00 Éditorial

Éditorial: Un bon départ

Éditorial: Un bon départ
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En lisant le compte-rendu sur le rapport de la commissaire aux langues des TNO, j’ai constaté que certaines de ses recommandations touchent deux aspects des droits linguistiques qui ont souvent été débattus dans nos pages : la langue de travail et l’absence de contrainte juridique de la politique et des lignes directrices en matière de langues officielles.

ela fait des années que le journal souligne l’importance d’accorder un statut aux langues officielles en milieu de travail. Pour reconnaître l’importance de ce principe, il faut d’abord reconnaître aussi l’importance que constitue le travail dans notre société. Sans généraliser à l’ensemble des individus, il ne serait pas faux de prétendre que plusieurs personnes se définissent par rapport à leur emploi, à leur profession. C’est leur emploi qui leur accorde un statut social, qui les distingue du voisin, qui les rapproche de leurs pairs et qui assure leur bien-être économique.

Dans un contexte d’assimilation rapide de toutes les langues officielles (sauf l’anglais, langue de travail au gouvernement), il est parfois difficile de promouvoir la rétention d’une langue lorsque celle-ci ne semble n’avoir aucune importance au plan économique et professionnel. Si le gouvernement territorial accordait une place de choix dans sa fonction publique aux langues autres que l’anglais (à l’instar des dispositions de la loi fédérale), cela bonifierait d’autant l’apprentissage de ces langues auprès de la population. Ce serait un bon départ pour remettre ces langues à l’avant-plan.

L’autre aspect soulevé par la commissaire, c’est la portée de la politique et des lignes directrices du gouvernement en matière de langues officielles. Qu’on soit en accord ou non avec le contenu des lignes directrices, là n’est pas la question. Il suffirait probablement d’une décision du Cabinet pour renverser et changer ces règles. Par contre, si ces règles étaient incluses à la loi dans le cadre d’une réglementation, elles seraient beaucoup plus contraignantes. Ce ne serait pas une garantie à toute épreuve comme en témoigne notre poursuite contre le gouvernement territorial quant au respect de sa Loi, mais ce serait un bon départ.