J’aurais pu parler de la route juchée d’embûche d’une éventuelle réconciliation entre l’AFCY et la FFT (texte à la Une), ou de la déroute du plan canadien de militarisation des eaux de l’Arctique (article en page 5), mais je vais finalement vous parler de routes toutes simples.

À tous les ans, deux fois par année, de nombreuses communautés du Nord se retrouvent isolées du reste du monde. La période d’isolement varie selon les saisons et les régions. Ainsi, les communautés de Dettah, Yellowknife, Bechokon et Fort Providence subissent quelques inconvénients à l’automne et au printemps, alors que la traversée du fleuve Mackenzie est entravée par l’état des glaces. Il en est de même pour Fort Simpson et Wrigley, dans le Deh Cho, et pour Fort MacPherson, Tsiigitchic et Inuvik dans le delta.

Mais il s’agit, somme toute, d’inconvénients mineurs puisque toutes ces communautés sont tout de même desservies par des routes permanentes.

D’autres communautés, quant à elles, ne sont liées au reste du monde que durant l’hiver. Ainsi, des communautés comme Trout Lake, Tulita, Aklavik ou Whati (pour n’en nommer que quelques-unes) ne bénéficient d’aucune route pendant près de neuf mois par année. Il leur reste le transport aérien et, parfois, les voies navigables.

Durant ces quelques mois d’opération des routes d’hiver, c’est la folie furieuse et les visiteurs se succèdent sans répit chez nous durant cette période. Que ce soit pour l’entretien mécanique de leur véhicule, pour stocker des victuailles ou simplement pour visiter le reste du monde, ils n’ont que cette petite période de temps pour tout faire.

D’ici une couple de semaines, alors que le pont de glace sur le fleuve Mackenzie à la hauteur de Fort Providence sera fermé, on entendra beaucoup parler à nouveau du projet de construction d’un pont permanent à cet endroit. Mais avant de crier haut et fort pour que se construise ce pont, pensez à toutes ces communautés qui n’ont même pas de routes et vous constaterez que votre sort n’est pas si mauvais.