La déclaration du grand chef des Dehchos, Herb Norwegian, au sujet de l’entente de principe qui n’accorde que des miettes sur l’extraction des ressources, mérite d’être approfondie et clarifiée.
Si une entente intervient selon les termes souhaités par le premier ministre Handley soit 50 % des revenus provenant de l’extraction des ressources qui reste à Ottawa et l’autre qui se dirige vers le Nord, ce n’est plus 25 % qui revient aux Premières nations mais bien 12,5 %. En 2004-2006, le total des argents perçus était de près d’un quart de milliard (244 millions). C’est donc 122 millions $ qui resteraient à Ottawa. Le GTNO empocherait 91,5 millions $ et les sept groupes autochtones (Inuvialuits, Gwich’ins, Sahtus, Tlichos, Akaitchos, Dehchos et Métis) se retrouveraient en moyenne à recevoir 4,3 millions. Est-ce que ce montant serait suffisant pour établir et maintenir des gouvernements régionaux? J’en doute. Donc, il s’agit bien de miettes.
Des miettes de quoi? Des miettes de nuages, intangibles et sans substance, car le tout repose sur des hypothèses, des perspectives et des souhaits du premier ministre, à quelques mois du déclenchement des élections territoriales.
On ne sait pas du tout quelle proportion gardera Ottawa. M. Handley espère qu’Ottawa ne gardera que la moitié.
On ne sait pas du tout non plus qui conservera la responsabilité de fixer le taux des redevances. Un comité tripartite? Le fédéral? Le territorial? Une chose est certaine, ce ne seront pas les peuples sur les terres desquelles seront extraites les ressources qui auront ce pouvoir.
En refusant de signer cette entente à l’aveuglette, il est certain que les leaders du Dehcho et du Akaitcho tiennent pour acquis que le projet de pipeline se concrétisera et qu’il se produira un boom dans l’industrie d’extraction des ressources et que ces pourcentages lancés en l’air risquent de rendre les miettes pas mal plus grosses.