En écrivant les textes concernant le gazoduc de la vallée du Mackenzie, cette semaine, je me suis mis à rêver. J’ai pensé au président de la Bolivie, Evo Morales. Dans ce pays où une majorité de la population est autochtone, il a été élu pour dire aux États-Uniens que c’en était assez. Que les ressources gazières boliviennes appartenaient au peuple de ce pays et que leur développement profiterait véritablement à ceux qui y habitent. Bien entendu, le président d’origine autochtone a peu d’amis à la Maison blanche.
Ici, le gaz n’appartient pas à ceux qui possèdent la terre. C’est ainsi qu’en ont décidé des gens à Ottawa et à Washington. On se retrouve donc avec des Premières nations qui, au lieu d’être reconnues comme étant les propriétaires de ce que leur propre sous-sol contient, voient les grandes multinationales piétiner leurs terres ancestrales et se servir comme le ferait un glouton dans un buffet. En retour, par le biais d’ententes sur les droits de passage et d’une part des actions dans le tuyau, elles n’obtiendront qu’une fraction de la richesse que ce gaz représente.
« De toutes façons, les Premières nations n’auraient pas les moyens d’exploiter ces ressources en gaz », entend-on. C’est vrai. Difficile d’être riche lorsqu’on s’est fait piller et exploiter pendant plusieurs centaines d’années.
Et ça continue… ce gaz pourrait apporter un joli confort aux gens d’ici pendant plusieurs centaines d’années s’ils pouvaient, au moins, décider du rythme avec lequel il est exploité. Au lieu de cela, la ressource sera siphonnée en quelques décennies. En rêvant, peut-être que quelqu’un se lèvera et dira: « ça suffit! »