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le Vendredi 20 juillet 2007 0:00 Éditorial

À coup de hache dans la démocratie

À coup de hache dans la démocratie
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C’était plus fort qu’eux. Depuis que les Libéraux avaient rétabli le Programme de contestation judiciaire (PCJ), les Conservateurs ne rêvaient que de le retourner aux oubliettes. Pour eux, il n’était pas normal que de l’argent provenant du gouvernement serve à poursuivre ce même gouvernement.

Il s’agit là d’un raisonnement simpliste issu de la bête réformiste qui sommeille toujours au fond de Stephen Harper et de son équipe. Dans la vieille tradition conservatrice de l’Ouest, quelqu’un qui ne cadre pas dans les normes de la société ne devrait pas obtenir de l’aide du gouvernement. Du coup, exit les Francophones, les Autochtones, les femmes ou toute autre minorité. En vertu de la Charte, ces groupes ont toujours des droits, mais avec la disparition du PCJ, ils ne peuvent plus les faire respecter.

En réalité, le programme représentait plus qu’une simple question de possibilité de poursuivre le gouvernement avec son propre argent. Il s’agissait de garantir l’accès à la justice aux groupes concernés par la Charte canadienne des droits et libertés. Avoir accès à un procès juste et équitable et pouvoir faire valoir son droit devant un juge impartial est nécessaire à une démocratie saine. Même les motards ont droit à l’aide juridique lorsqu’ils sont poursuivis par l’État.

En passant la tronçonneuse dans un tel programme, c’est à la base même de l’égalité d’accès à la justice que les Conservateurs s’attaquent. Par simple fierté de vivre en démocratie et parce que nous voulons vivre dans une société sans discrimination, ils se doivent de rétablir le Programme de contestation judiciaire.