D’une élection à l’autre, il nous est permis de constater la même chose : bien peu de candidats sont au courant des enjeux de la francophonie. Cela n’a rien d’étonnant quand on pense à l’ensemble des problèmes et des préoccupations de la population. Les vœux de bonne foi et de bonnes intentions pleuvent, mais trop souvent ils reposent sur des perceptions fausses du problème. En voici quelques exemples:
1. Offrir des services en français va obliger de couper d’autres services essentiels du gouvernement territorial. Faux! À la suite de l’entente signée en 1984 avec le gouvernement fédéral sur la prestation de services en français, le gouvernement fédéral s’engage à défrayer à 100 % le coût de ces services. Cette enveloppe budgétaire est indépendante de la subvention accordée au GTNO pour son fonctionnement général.
2. Toutes les langues officielles ont le même statut dans la Loi. Faux! La protection accordée à l’anglais et au français est différente de celle accordée aux langues autochtones. Dans ce domaine, les groupes autochtones ont bien du travail à faire, avec tout notre appui, mais il ne s’agit pas d’une grande priorité de ces groupes.
3. Accorder des droits linguistiques aux francophones, c’est en enlever aux groupes linguistiques autochtones. Faux! Cette perception est due au fait que depuis des décennies le GTNO prend la langue française en otage dans ses négociations avec le gouvernement fédéral pour le financement des langues officielles. Au fédéral, l’argent visant à soutenir les services en français provient d’enveloppes budgétaires différentes de celles servant à soutenir les langues autochtones.
4. On ne peut se prononcer sur une cause devant les tribunaux. Faux! Nous sommes en période électorale, et toutes les préoccupations sont à l’ordre du jour. Mauvaise excuse!
Ce que ces idées fausses nous indiquent, c’est que les portes-paroles de la francophonie auront beaucoup de pain sur la planche avec la nouvelle cuvée de députés afin de les informer des véritables enjeux en matière linguistique.