le Samedi 24 mai 2025
le Vendredi 12 octobre 2007 0:00 Éditorial

Une petite ville en deuil

Une petite ville en deuil
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Les événements de la fin de semaine dernière à Hay River ne laissent personne indifférent. J’étais à l’extérieur de la ville, mais même à plusieurs centaines de kilomètres, les ondes de choc se sont fait sentir. Ainsi, rencontrant par hasard une ancienne collègue de ma conjointe, le sujet est immédiatement venu sur le tapis. Comme Hay River est une petite ville, je n’aurais pas dû être surpris de son émotion évidente : il s’agissait de son voisin.

Un tel drame est toujours choquant, mais dans une petite place comme Hay River, ça prend nécessairement une dimension différente. Jusqu’à tout ré-cemment, mon voisin d’en face était un charmant jeune couple dont l’époux était un officier de la GRC. Et c’est la première image qui m’est venue en apprenant la nouvelle qu’un agent de la GRC avait été abattu par un criminel : un jeune couple plein de rêves et d’espoir un jour, puis le lendemain, une jeune veuve, et son enfant orphelin, qui s’interroge sur le vide qui soudain l’entoure.

Contrairement à ce qu’on aurait pu penser, parmi la gamme d’émotion démontrée par les citoyens de Hay River, j’ai peu rencontré de colère. Peine, incompréhension, insécurité étaient les sentiments dominants. Comme quoi même devant une réalité aussi pénible et dans un contexte aussi difficile, les gens font montre d’énormément de décence, ce qui est très rassurant.

Ce sont ces émotions qu’on a essayé de véhiculer dans notre traitement de l’événement. Nous voulions absolument éviter le sensationnalisme qu’une telle histoire peut susciter pour se pencher davantage sur les impacts émotifs et j’espère qu’on a réussi.