Les deux écoles de langue française des TNO sont dans la même situation. Toutes les deux font face à des carences importantes quand vient le temps de desservir les besoins des élèves : manques de locaux, pas de gymnase, nécessité d’affecter certains espaces à des besoins plus criants, etc.
La communauté francophone, notamment celle de Yellowknife, fait aussi face à des carences majeures. Contrairement à la plupart des communautés francophones canadiennes, on ne retrouve aucune infrastructure communautaire pour notre francophonie.
Qu’est-ce qui peut expliquer ces déficiences en infrastructure? C’est simple, l’argent manque.
Et pourtant, au fil des ans, le gouvernement canadien a débloqué de nombreux millions pour appuyer les besoins en infrastructure communautaire pour la francophonie ténoise. Où sont passés tous ces millions? Ils sont passés dans les poches du gouvernement territorial.
Pour les francophones qui n’habitent le Nord que depuis quelques années, cette affirmation n’est probablement pas des plus évidentes à comprendre. J’explique.
Depuis que le gouvernement territorial existe, il a toujours refusé de contribuer une part normale dans le budget de construction des infrastructures scolaires quand il s’agit des écoles pour les francophones. Lorsque les besoins devenaient trop urgents et que les groupes de parents commençaient à grogner sérieusement, le gouvernement territorial se tournait invariablement vers le gouvernement fédéral : « donnez-nous des sous qu’on les fasse taire ». Invariablement, le gouvernement fédéral, dans son rôle de Ponce Pilate, se lavait les mains du dossier et indiquait au gouvernement territorial les sommes disponibles pour appuyer les infrastructures communautaires, mais en précisant que c’est à la communauté de décider. Et là, l’odieux de la décision revenait à la population francophone locale : avec les enfants pris en otage par le gouvernement territorial, que pensez-vous que les décisions ont été? On a appuyé les écoles, et c’est parfaitement normal dans les circonstances.
Une chose est certaine, à moins que le gouvernement territorial ne commence à nous respecter à titre de citoyens à part entière, il n’y aura jamais de centre scolaire communautaire dans le Nord. C’est un rêve irréaliste, car sans un appui équitable du gouvernement territorial, nous ferons toujours face à des besoins croissants dans nos écoles et, en tant que communauté, nous allons toujours privilégier le bien-être des enfants.