Il est inconcevable que des députés de l’Assemblée législative aient déjà lancé la serviette et prennent pour acquis qu’ils n’obtiendront pas de réponses concernant les compressions budgétaires de 135 millions $ annoncées en janvier lors de la nouvelle session qui a repris cette semaine après plus de deux mois d’inactivité.
De l’aveu même des députés interrogés, il est encore trop tôt pour attaquer le premier ministre et ministre des Finances, Floyd Roland, sur ce front, car ils bénéficient de trop peu de détails à ce jour sur la nature des compressions.
S’il y a bien un moment qui aurait été propice pour en savoir plus, c’est bien lorsque nos élus siègent en Chambre. À quoi donc peuvent bien nous servir nos valeureux députés – ceux qui ne sont pas dans le Cabinet et qui sont censés jouer le rôle d’opposition – s’ils n’ont pas l’audace de s’avancer sur ce terrain et tenter de retirer le maximum de renseignements sur les intentions du gouvernement. On n’annonce quand même pas des compressions aussi substantielles sans avoir une petite idée de ce qui sera fait.
Oui, je ne doute pas que d’autres questions importantes d’intérêt public comme le dossier du pont à Fort Providence ou la situation des infrastructures dans les TNO seront soulevées par les députés, mais ils ne doivent pas passer à côté de cet enjeu majeur qui pourrait affecter de nombreux ministères. À l’heure actuelle, il n’est toujours pas possible de savoir si des fonctionnaires seront touchés par les mesures. Nous ne savons rien. C’est le néant total.
Dommage, car les citoyens auraient été en droit de s’attendre à ce que la nouvelle session soit une bonne occasion d’obtenir des informations plus claires, mais tout semble indiquer que ce ne sera malheureusement pas le cas.
Mais avant d’en arriver à ce constat, les députés doivent au moins faire l’effort de confronter le premier ministre sur ce dossier et non jouer un rôle de facilitateur.