Lorsqu’un tel événement historique se produit, il est de bon aloi pour tous de se réjouir. Il y a maintenant trois langues officielles au Nunavut, dont une autochtone. Félicitations pour cette prise de position politique sans équivoque! Nul doute que le projet de loi recevra son aval d’Ottawa tôt ou tard.
Devant cette certitude, même si le projet de loi ratait la date limite du déclenchement des élections au Nunavut, le gouvernement territorial devrait commencer immédiatement à travailler ferme pour établir sa mise en œuvre. L’assentiment de la Chambre des Communes n’est qu’une étape administrative juridique : la Loi est là et son esprit doit commencer à être véhiculé d’un bout à l’autre du territoire et de la fonction publique.
Pour les francophones du Nunavut, le travail ne fait que commencer. Plusieurs d’entre eux étaient des militants du mouvement associatif franco-ténois avant que ne survienne la création du Nunavut. Ils ont été aux premières loges pour assister au triste spectacle de gouvernements successifs qui évitaient leurs obligations juridiques. Ils savent bien qu’un gouvernement qui ne veut rien faire peut se traîner les pieds pendant des dizaines d’années. Pour nous le résultat est éloquent : des services inexistants ou inadéquats et des langues autochtones qui se meurent.
Il faudra dès les prochaines semaines et tout au long de l’automne et de la future campagne électorale insister auprès de tous les élus et des aspirants pour que des actions concrètes soient prises et pour obtenir des engagements clairs. L’euphorie ne durera qu’un temps.