Le plan de nettoyage de la pollution laissée par la mine Giant sera l’objet de débats dès la semaine prochaine. Comment doit-on dépolluer? Plusieurs méthodes seront présentées, puis on déplorera la catastrophe environnementale qui s’est déroulée il y a longtemps déjà. Enfin, comme l’ont fait les pays belligérants après la Deuxième Guerre mondiale, les intervenants feront tous le vœu qu’un tel désastre ne se reproduise plus jamais.
Et pourtant… Le premier ministre des TNO Floyd Roland et son homologue du Yukon Dennis Fentie balaient du revers de la main l’idée d’une taxe sur la pollution engendrée par les mines. M. Fentie soutenait il y a deux semaines à peine que plus jamais ce genre de désastre ne se produirait, car les règles sont beaucoup plus strictes de nos jours.
Permettez-moi de douter de cette affirmation trop optimiste, voire candide. Le vœu des Nations Unies que plus jamais ne se produise un massacre semblable aux camps d’extermination de Juifs a-t-il empêché les massacres du Rwanda, d’Arménie, des Tchétchènes et j’en passe? Bien sûr que non. Alors plutôt que de faire comme dame Justice et se bander les yeux, les Fentie, Roland et compagnie devraient regarder la réalité en face et faire en sorte de réunir les fonds nécessaires à une dépollution future. Ça ne passe pas que par le recyclage individuel! Les compagnies doivent payer pour les dégâts qu’elles causeront.
Des erreurs surviendront sous une forme ou une autre à la suite des activités d’exploitation des ressources naturelles qu’appuie de tout son poids politique M. Roland. Beaucoup plus qu’une essence abondante, les générations qui nous suivent doivent disposer des moyens de réparer les erreurs de leurs aînés pour vivre sur une terre qui ne les tuera pas.