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le Vendredi 25 juillet 2008 0:00 Éditorial

Une solution temporaire

Une solution temporaire
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La décision récente de la juge Louise Charbonneau, de la Cour suprême des TNO, a de quoi réjouir et rassurer. On réalise rapidement cependant qu’il s’agit uniquement d’une solution temporaire.

En effet, à quelques semaines seulement de la rentrée scolaire 2008, les solutions pratiques qui devront être mises de l’avant ne pouvaient inclure de nouvelles constructions. Les parties au dossier devront donc se rabattre sur des solutions de compromis : partage de locaux avec l’autre autorité scolaire et, peut-être ajout de portatives ou location de locaux.

Il faudra cependant faire montre de détermination avec le gouvernement territorial qui a trop souvent traîné les pieds dans le dossier de l’éducation en français au TNO. Il faudra être très explicite : on accepte ces conditions inférieures, mais il faudra dès cet été s’atteler à mettre en place le processus de construction des installations manquantes. On l’a vu dans plusieurs collectivités ailleurs dans le Nord : si un incendie vient détruire en tout ou en partie des installations scolaires, il y a normalement de nouvelles installations qui se bâtissent dans les années qui suivent. On ne parle pas ici de classes portatives, comme ç’a été le cas de l’école Allain St-Cyr pendant plus d’une dizaine d’année, mais bien de construction d’écoles nouvelles.

Lorsque les dirigeants des écoles francophones s’inquiètent du principe de cohabitation, ce n’est pas par sectarisme ou ségrégation. C’est réellement une question de survie de la langue et de la culture. En effet, dans les années passées, avant que la commission scolaire ne mette en place un programme de secondaire, j’ai trop souvent vu de jeunes francophones se diriger vers les écoles de langue anglaise. Le résultat était frappant : à l’intérieur d’une période d’un an, les jeunes commençaient à avoir une certaine difficulté à tenir une conversation en français.

Les petites communautés minoritaires comme la nôtre devront toujours de défendre contre cet aimant culturel et linguistique que représente la majorité et la cohabitation forcée des élèves ne crée pas un environnement favorable à la protection de la langue et de la culture.