le Lundi 23 juin 2025
le Vendredi 6 février 2009 0:00 Éditorial

Une vision affaiblie

Une vision affaiblie
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Avec un tel titre, je pourrais vraisemblablement parler encore du budget fédéral et de la juste réaction du CDÉTNO à ce sujet. En réalité, c’est la réflexion entamée par le GTNO sur sa politique d’encouragement aux entreprises qui soulève cette constatation.

Lors de la présentation du budget l’an dernier, on pouvait constater que la baisse des transferts du fédéral en matière de revenus d’imposition des corporations expliquait en partie le manque à gagner du gouvernement. Un an plus tard, plutôt que d’avoir trouvé une solution à la diminution des revenus gouvernementaux, voilà qu’on nous propose de cesser d’encourager les entreprises locales.

On y présente la politique actuelle d’encouragement aux entreprises comme une politique de subvention aux entreprises du Nord. On prétend que c’est 20 % des coûts de réalisation des travaux qui sont en fait des subventions du gouvernement. Personnellement, je crois que cet argument est malhonnête intellectuellement.

En effet, si la politique favorise réellement l’obtention de contrats par des entrepreneurs nordiques, cela veut dire que les profits de l’entreprise ainsi que les salaires des employés liés au contrat vont générer des revenus d’impôt au gouvernement territorial qui récupère ainsi une bonne partie de sa « subvention ». C’est sans compter aussi que cet argent est redistribué dans l’économie du Nord, notamment dans le secteur des services. Les économistes calculent que pour chaque dollar gouvernemental investi, il y a un dollar et demi de retombées économiques.

En fait, pour encourager davantage les entreprises du Nord et vraiment utiliser cette politique de façon à appuyer l’économie nordique, le pourcentage préférentiel devrait être supérieur à 20 % puisque, comme je l’ai mentionné, une bonne partie de cette somme sera récupérée par le gouvernement et que l’impact sur l’économie dépasse la simple mise de fonds initial.