Maintenant que les deux parties (la FFT et le GTNO) se préparent à se rencontrer pour entamer des négociations sur la mise en œuvre de la Loi sur les langues officielles, il faudra que la communauté identifie très bientôt ses objectifs quant au déroulement de ce processus.
Tout d’abord, la communauté devra s’assurer d’être bien représentée. Une bonne représentation ne signifie pas simplement de trouver des personnes ayant les compétences techniques nécessaires. Il faudra que ces personnes soient hautement au diapason des besoins de la communauté franco-ténoise. Dans ce cas, simplement connaître la communauté francophone canadienne n’est pas suffisant.
Une bonne représentation signifie aussi un retour constant et fréquent aux instances démocratiques de la FFT. En effet, ce sont ces instances (l’Assemblée générale et le Conseil d’administration) qui sont les seules ayant le pouvoir pour prendre des décisions aussi déterminantes. Il faudra aussi prendre en considération les délais inévitables que ces va-et-vient constants entre les représentants et la communauté vont occasionner.
Pourquoi est-ce que je mets l’accent sur le rôle de la communauté? C’est simplement parce que la connaissance du milieu et des réalités du Nord repose d’abord et avant tout au sein de la communauté elle-même. C’est là que pourront se déterminer ce qui est nécessaire et ce qui est superflu. Ce ne sera pas à des fonctionnaires ou à des politiciens de le faire.
Cette connaissance suppose aussi qu’il y aura toujours une certaine méfiance de la communauté franco-ténoise à l’endroit du gouvernement. Après tout, ce processus n’était pas le bienvenu pour le gouvernement qui y a résisté pendant de nombreuses années. Livré à lui-même, le gouvernement se traînait les pieds et rien ne se faisait. Il a fallu les poursuivre en cour pour que soient reconnus nos droits. Il a fallu que des juges estiment qu’effectivement le gouvernement était coupable de négligence.