Il arrive encore parfois que déclarations de membres du clergé me réconcilient avec les religions. C’est ce qui est survenu cette semaine lorsque le journal a reçu une lettre de l’évêque du diocèse de Mackenzie Fort Smith à propos des opérations d’extraction de pétrole des sables bitumineux du nord de l’Alberta.
Plus habitué aux déclarations religieuses relatives à notre vie dans la chambre à coucher, c’est avec plaisir que je constate que leur vision de la création divine rejoint aussi notre terre et le soin qu’on en prend. Finalement, l’acte d’empoisonner nos lacs, nos rivières et notre atmosphère devient un sujet de préoccupation au même titre que le port d’un condom.
Il y a tout de même une amélioration, il faut l’avouer.
Mais je m’ennuie encore de la période de la théologie de la révolution qui faisait rage parmi les rangs du clergé catholique de l’Amérique latine des années 1970 et 1980. Une période où l’aide aux plus démunis et au soutien de leur émancipation occupait une place importante dans le travail de ces prêtres.
Une autre bonne nouvelle sur le front des déclarations du clergé, le grand chef national des premières nations rencontrera le Pape. Plusieurs observateurs s’attendent à des excuses publiques de ce dernier à propos du rôle joué notamment par l’Église catholique dans le drame des écoles résidentielles et le génocide culturel des populations autochtones du Canada.
Ces excuses seront extrêmement pertinentes. En effet, une bonne partie de la population autochtone du Canada, dont les nations dénées, sont de confession catholique. Une telle déclaration aurait certainement un effet bénéfique sur la perception que plusieurs autochtones ont de l’Église et du clergé.
Il ne saurait y avoir de réconciliation totale sans avoir la plus haute instance de la foi catholique exprimer sa peine et ses excuses face aux gestes posés jadis.