La création éventuelle d’une agence de développement économique fédérale pour le Nord serait un développement majeur attendu depuis de nombreuses années par les groupes francophones des TNO. En effet, des revendications de la FFT en passant par les représentations du CDÉTNO, l’absence d’interlocuteur spécialisé en développement économique au niveau fédéral a souvent été notée. Il faut donc se réjouir qu’un processus soit mis en branle afin d’en favoriser la création.

Il y a un aspect important qu’une telle agence devra aborder dès l’étape de planification de ces services. Il s’agit de ses rapports avec les gouvernements autochtones.

Peu importe comment on envisage le développement économique dans le Nord, une bonne partie des activités économiques ténoises se dérouleront en terres autochtones dans le cadre d’activité d’exploitation des ressources (renouvelables ou non). Ce n’est ni aux entreprises privées, ni aux agences fédérales, ni au gouvernement territorial de prendre des décisions économiques qui auraient des impacts sur les communautés autochtones et leurs terres.

Une vieille rengaine que je ressors régulièrement ne perd jamais de sa justesse : «Ce n’est pas parce qu’ils n’ont pas mis de clôture autour de leur terre que ça ne leur appartient pas ». Et cette notion de propriété des droits, je ne la limite pas seulement aux groupes autochtones qui ont signé des ententes territoriales contemporaines. Je l’étends aussi aux premières nations du Deh Cho qui sont encore assujetties au traité 11.

Je reconnais que dans ces ententes, les droits du sous-sol n’ont pas été accordés aux Autochtones. Malgré tout, il ne fait aucun doute que pour parvenir à ces ressources souterraines, il faut obtenir un droit de passage des propriétaires. Et ça, c’est une décision gouvernementale autochtone qui échappe à notre contrôle, qu’on apprécie ou pas.