Il y a deux semaines, lorsque j’ai appris le développement majeur dans le dossier du pipeline de l’Alaska, j’ai tout de suite anticipé un concert de lamentations en provenance des TNO sur la lenteur alléguée du cheminement du dossier du pipeline de la vallée du Mackenzie.
J’attendais avec un certain cynisme un déluge d’exhortations pour accélérer le processus coûte que coûte. C’est donc avec un peu de surprise que j’ai constaté la pertinence des réactions provenant de l’industrie pétrolière. Leur attitude « business as usual » cadrait mieux avec nos propres estimations : le projet de pipeline des TNO a une bonne longueur d’avance.
Par contre, ce qui ne m’a pas étonné, c’est de voir nos politiciens locaux prendre panique devant le projet alaskien. C’est malheureux à dire, mais il ne semble pas y avoir eu une très grande réflexion sur les impacts réels de ce nouveau joueur. Ainsi, le ministre McLeod réclame une action d’Ottawa, mais sans être en mesure de préciser quel genre d’action et quels effets cela aurait sur la nature concurrentielle de notre projet par rapport à celui de l’Alaska.
Le gouvernement aurait pu au moins indiquer la nécessité de régler rapidement la revendication territoriale du Deh Cho, un écueil majeur pour la construction du pipeline. Ce dossier est du ressort du gouvernement fédéral. Il aurait aussi pu demander un engagement financier concret du gouvernement fédéral dans le pipeline du Mackenzie.
Par contre, il y a une chose qu’il ne peut demander, c’est de contourner les lois environnementales pour accélérer le projet local. Après tout, comment un gouvernement pourrait-il demander à ses citoyens de respecter ses propres lois quand lui-même ne respecte pas les lois existantes. Ça ne se fait pas.