C’était impressionnant d’assister à ce premier contact public de la commission de vérité et de réconciliation. La plupart des chefs et délégués qui siégeaient à l’Assemblée nationale dénée de Lutselk’e ont parlé des pensionnats indiens en connaissance de cause.
Pour une entrée en matière, la commission n’aurait pas pu faire mieux quand on sait que le Nord détient le plus haut pourcentage du pays quant au nombre de survivants des pensionnats indiens au sein de sa population. Tour à tour, les élus dénés ont questionné les deux commissaires ou brièvement témoigné. J’ai été touché par la rapidité avec laquelle certains membres des premières nations sont rentrés dans le vif du sujet : les abus, les enfants disparus, la perte d’identité.
Mais surtout, c’est la reconnaissance qu’ils ont exprimée envers la commission qui est ressortie de ce premier contact, comme s’ils parvenaient enfin à voir un docteur capable de soigner une plaie purulente. Pourtant comme plusieurs grands chefs l’on mentionné, la rémission devra d’abord être personnelle pour qu’un individu puisse se dire guéri de cette vielle blessure transmisse depuis des générations.
Mais, pour une réconciliation au sein du peuple canadien, il va aussi falloir du bon vouloir provenant des deux bords : les Autochtones et les non Autochtones ainsi que leurs descendants. Soyez prêts! Des vérités jailliront du travail d’écoute et d’analyse de la commission. Commencez à faire de la place, car plus vous serez capable d’accueillir ces vérités, plus le Canada pourra se décharger de ce fardeau. Déchargé non pas pour le laisser pourrir encore une fois, mais plutôt pour l’exposer et s’en servir comme référence pour ne pas oublier et bien se rappeler d’agir différemment.