Il y a environ six ou sept ans, j’avais décidé de participer à un projet de festival du film francophone à Yellowknife. Je n’avais cependant pas le temps d’élaborer un scénario puis de partir faire du tournage. J’ai alors demandé à quelques participants de me fournir des bouts de film non utilisés. À partir de ces quelques scènes éparses, j’avais réussi à pondre un scénario, à rapiécer ces bouts de film et à produire une œuvre magistrale. Hum! Hum!
En prenant connaissance des détails de la stratégie de l’Arctique dévoilée le 26 juillet par le gouvernement du Canada, j’ai eu l’impression de revivre cette expérience qui consiste à remâcher du vieux matériel pour le régurgiter comme un produit nouveau.
Il n’est donc pas étonnant que la conférence de presse du gouvernement fédéral ait eu lieu à Gatineau, dans le sud du Canada. Pour les médias du Sud, il s’agissait peut-être de quelque chose de nouveau. Pour les médias du Nord, on réalise vite que rien de nouveau n’a été présenté sauf le dévoilement d’un site Web. À cet égard, un ancien militaire canadien ayant œuvré dans le Nord faisait référence au Nord canadien comme « notre cour arrière ». Il faudrait faire réaliser aux gens du Sud que l’Arctique, ce n’est pas la cour arrière du Canada, mais bien le lopin de terre de tous les résidents inuits du Nunavut et des TNO.
Question souveraineté, pendant qu’on s’énerve parce que les Russes et les États-Uniens plantent des drapeaux en sol canadien et se promènent en sous-marins nucléaires dans nos eaux intérieures arctiques, le Canada… fait un site Web. Ça va leur apprendre!
Le site Web traite abondamment des différentes initiatives du gouvernement canadien qui touchent plus ou moins au Nord. Mais il faudrait plus qu’un site Web pour nous convaincre que le Canada a une stratégie cohérente. En fait, le site Web me donne simplement l’impression d’un exercice préélectoral visant à vanter les réalisations du gouvernement sortant.