Il faut parfois que je me retienne. Depuis des années, j’ai été observateur et acteur du débat linguistique dans les TNO. J’ai alors tendance à piaffer d’impatience quand on me parle d’autres sessions de consultation. Que ce soit dans les premières années de l’adoption de la Loi sur les langues des TNO ou au tournant du siècle dernier, il y a eu un nombre imposant de rencontres de consultation à ce sujet. Il est peut-être quand même naturel de se demander qu’est-ce qui pourrait être dit de différents des autres fois.
J’espère qu’il ne s’agit pas du principe mis en application par nos enfants : à force de poser la même question à plusieurs reprises, quelqu’un va peut-être finalement dire oui!
En y pensant bien, ce serait probablement une bonne idée que de retourner aux retranscriptions de toutes les séances de consultation des 25 dernières années, de noter les thèmes récurrents et ensuite de demander aux groupes s’ils pensent encore la même chose. Ça sauverait du temps.
Malgré tout, je me dois bien de prendre mon mal en patience. On sait que d’ici quelques mois la FFT et le GTNO vont s’asseoir pour établir un plan de mise en œuvre de la Loi sur les langues officielles quant aux services en français et cela est une étape extrêmement importante pour la communauté. En effet, cela dépasse la simple consultation pour devenir une forme de partenariat en matière d’ébauche de politique gouvernementale.
À la suite des consultations passées, les différents comités ont déposé leurs rapports, ceux-ci ont été lus, commentés et parfois ont même donné lieu à des actions. Mais qu’on en soit après un quart de siècle à toujours se reposer la même question, on voit que ce n’est pas suffisant. D’où l’importance du comité bipartite de mise en œuvre de la Loi qui établira un lien de travail concret entre la communauté et le GTNO.