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le Jeudi 28 janvier 2010 16:23 Éditorial

Éditorial Bonne chance!

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En lisant le compte-rendu de la dernière conférence de presse des premières nations dénées de Yellowknife et des environs, je n’ai pu m’empêcher de voir le parallèle entre leur situation et celle des francophones à la recherche du respect de leurs droits linguistiques.

Nous aussi on a toujours cru que le gouvernement fédéral devrait faire respecter les droits constitutionnels des francophones. Longtemps on a cru que le fédéral pouvait être notre allié face à un gouvernement territorial qui ne respectait ni sa Loi domestique ni la constitution canadienne.

On a été vite déçus quand le message du fédéral nous est arrivé : on s’en lave les mains.

Mais là s’arrêtent les similitudes.

Tant par les traités que par la constitution canadienne, il est possible de faire reconnaître le droit inaliénable des peuples autochtones de se gouverner eux-mêmes, sans intervention extérieure. Les francophones n’ont pas ce type de protection.

De plus, certains segments de l’appareil administratif fédéral se sont tout de même rangés derrière les francophones dans leurs luttes. Je parle ici du Commissariat aux langues officielles du Canada. Malheureusement, à l’exception des Cours de justice, il n’existe pas un tel ombudsman pour faire respecter les droits des peuples autochtones, une instance qui peut être active tant dans la résolution de conflits que comme intervenant dans une cause judiciaire.

Si le ministre fédéral des Affaires indiennes décide de ne pas remettre à l’ordre son gouvernement subalterne, les premières nations n’auront d’autre choix que de défier les autorités territoriales dans des exercices planifiés de désobéissance publique et d’enclencher aussi un processus judiciaire qui s’étalera sur de nombreuses années.