J’ai bien hâte de voir ce que contiendra le prochain budget fédéral.
Les intentions du gouvernement conservateur telles que déclarées dans le Discours du Trône n’offrent guère de surprises tant à titre de gouvernement de droite en période préélectorale que dans les circonstances pénibles de la récession économique mondiale.
La plupart des analystes financiers enjoignent le gouvernement conservateur à revenir sur sa décision de réduire de 2 % la TPS. Cette décision a eu pour effet de plonger le Canada dans une situation de déficit structurel en raison de ce manque à gagner de 12 milliards de dollars annuellement. Puisqu’il faut maintenant combattre le déficit, le gouvernement devrait ramener cette taxe au niveau de 7 %. Mais ce serait mal jugé ce gouvernement que de s’attendre à ce qu’il prenne des décisions budgétaires qui risquent de se retourner contre lui en période électorale. Mieux vaut laisser le fardeau à un autre gouvernement ou à lui-même s’il devient finalement majoritaire.
Le message lancé dans le discours est plutôt de s’attaquer à l’appareil d’État, aux vilains fonctionnaires qui dépensent l’argent gagné durement par les pauvres contribuables canadiens : une formule gagnante s’il en est une, c’est certain.
Je ne remets pas en question qu’il y ait une nécessité de rétablir l’équilibre budgétaire du gouvernement fédéral. Ce que je remets souvent en question, c’est lorsque des décisions purement politiques viennent affecter le bien-être du Canada tout entier, y compris sa fonction publique et ses programmes sociaux.
Je ne vois pas non plus comment on peut faire confiance à ce gouvernement en matière d’économie et de finances publiques. Depuis quelques années, les économistes et fiscalistes ne cessent de prévenir Harper et Flaherty de la situation catastrophique de nos finances, mais le gouvernement s’entête à faire selon son bon vouloir électoraliste sans se soucier des conséquences et en nous plongeant dans un déficit de 56 milliards par année.
J’ai hâte au budget mais j’ai aussi de très grandes craintes.