le Dimanche 6 juillet 2025
le Jeudi 11 mars 2010 16:24 Éditorial

Éditorial Quand le calcul politique prend le dessus

Éditorial Quand le calcul politique prend le dessus
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La semaine dernière, à la suite du discours du Trône, j’exprimais ma crainte que le budget fédéral ne soit l’occasion pour le gouvernement d’avancer un agenda politique de droite au détriment du bien-être de la population, de son économie et de plusieurs des institutions qui nous sont chères.

Ma crainte était fondée.

Pas de hausse de la TPS pour la ramener à 7 %, une mesure qui peut générer des revenus de 12 milliards de dollars au gouvernement et éviter un déficit structurel. Le gouvernement a plutôt décidé de sabrer dans la fonction publique, ce qui entraînera forcément la disparition de programmes, de services et d’emplois.

Mais le jeu politique de ce budget se joue aussi de l’autre côté du plancher.

Quelques heures après le dépôt du budget, et probablement après avoir étudié les derniers sondages, voilà que le chef libéral Michael Ignatieff annonce tout bonnement que son caucus n’a pas l’intention de renverser le gouvernement sur la question du budget. Il va voter contre, mais il va aussi s’assurer qu’il y ait suffisamment de députés absents lors du vote pour ne pas renverser le gouvernement.

C’est donc dire que le gouvernement conservateur a maintenant un laissez-passer gratuit pour terminer son mandat de quatre ans. Après tout, rien ne saurait justifier maintenant que l’opposition renverse le gouvernement si elle laisse passer ce budget qui ne règle rien. L’odieux des décisions du gouvernement conservateur rejaillit maintenant aussi sur Ignatieff et sa cohorte de députés libéraux.

Y’aurait pas par hasard une université avec un poste vacant d’enseignant en littérature?