Les discussions ont repris entre le gouvernement ténois et le gouvernement tlicho. C’est un pas dans la bonne direction pour dénouer cette situation si importante pour le bien-être des communautés autochtones du Nord.
Une harde de caribous, c’est beaucoup plus qu’un objet de merveilleux films ou de photographies. La harde de caribous Bathurst, c’est la nourriture de tout un peuple, sa source principale de subsistance dans les mois de grands froids. Sans caribou, toutes les communautés autochtones au nord du Grand lac des Esclaves seraient aux prises avec de nombreux problèmes sociaux, dont la malnutrition et le désœuvrement. C’est la raison pour laquelle bien peu d’autochtones ont respecté l’interdiction de chasse décrétée par un gouvernement qu’ils reconnaissent à peine. À vrai dire, je n’ai jamais vu autant de viande de caribou que depuis l’interdiction de chasser. C’est un véritable mouvement de désobéissance civile qui se déroule à grands coups de feu.
Je suis certain qu’au sein même du Cabinet il devait y avoir des pressions pour revoir la décision du gouvernement ténois prise plus tôt dans l’année. Si le dossier n’avance pas et que le gouvernement tlicho se retire des pourparlers, quelles sont les chances que le député de la région (un ministre par surcroît) puisse se faire réélire?
La grogne des autochtones est palpable. Lors d’une visite récente à Bechoko, j’ai eu l’occasion de discuter quelques minutes sur cette question avec un aîné. Si l’évaluation de l’état du troupeau de caribou par le GTNO était mise en doute, c’est surtout la façon cavalière du GTNO dans ce dossier qui s’est attirée le plus de propos négatifs.
Je crois sincèrement que les gouvernements autochtones seraient prêts à épauler des mesures de protection de leur source principale d’alimentation, mais encore fallait-il négocier ces mesures avec leurs leaders.
Il semble maintenant que le gouvernement ténois ait réalisé son erreur et que des négociations (pas des consultations) pourront régler la situation d’ici l’hiver prochain.