Ma vie est emplie d’une foule de petites tracasseries administratives que j’accepte, bien que parfois, je maugrée en attendant mon tour dans les salles d’attente. Voici quelques-unes de ces tracasseries :
J’ai un permis de conduire depuis près de 30 ans et je le renouvelle régulièrement. Mon véhicule automobile vient sans plaque d’immatriculation, mais si je veux le mettre sur la route, il me faut une licence. Celle-ci doit aussi être renouvelée annuellement. Quand j’achète un logiciel, je dois l’enregistrer auprès de la compagnie avant de pouvoir l’utiliser. J’ai un permis de chasse et aussi un permis de pêche et il a fallu que j’enregistre mon embarcation.
À l’exception de l’utilisation du véhicule automobile, il n’y a pas grand danger dans ces aspects de ma vie qui sont bien encadrés par l’intervention gouvernementale.
Oh, et ma carabine est enregistrée, et je l’ai acquise, car j’avais mon permis de possession et d’acquisition d’armes à feu.
Et ça, c’est une possession dangereuse!
Pourquoi alors tant de gens se sentent-ils persécutés par le gouvernement depuis l’instauration du registre des armes à feu?
Oui, la facture a été plutôt salée. Ça a coûté cher! Mais de modifier le registre ne nous remboursera pas.
Plusieurs opposants au registre ne cessent de répéter que ce registre n’entrave en rien les crimes violents commis avec des armes illégales possédées par des criminels endurcis. Ils n’ont pas tort. Ce qu’ils oublient cependant, c’est que les décès enregistrés au Canada en raison de l’utilisation d’armes à feu ne sont attribuables qu’en minorité par ces violents criminels.
En fait, des décès causés annuellement par des armes à feu, seulement 13 % sont des homicides, alors que 81 % sont des suicides et 6 % des accidents.
Un registre des armes à feu ne règle pas tous ces crimes violents, mais au moins cela donne aux forces policières des renseignements sur la présence d’armes à feu, notamment lorsqu’elles doivent intervenir dans les drames familiaux. Le registre permet aussi de rejeter une demande si une personne a des antécédents de violence familiale ou des tendances suicidaires.
Finalement, rejeter le registre parce que ça ne règle pas tout ou simplement parce que c’est une tracasserie administrative ne fait aucun sens.