Transparence opaque, cachotterie institutionnalisée ou phobie des médias, voilà autant de concepts qui me traversent l’esprit quand je prends connaissance des difficultés d’obtenir des renseignements du gouvernement fédéral ou de ses institutions. L’article faisant la une cette semaine est très éloquent à cet effet.
Pour parvenir à obtenir des renseignements sur le processus de cette phase finale de consultation dans le dossier du projet gazier Mackenzie, il y avait de nombreux interlocuteurs, avec en tête l’Office national de l’énergie, la Commission d’examen conjoint, le Secrétariat du projet de gaz du Nord et Environnement Canada.
Premier écueil, un de ces organismes a épuisé ses budgets et n’a plus de permanence. En effet, le Secrétariat du projet de gaz du Nord a, à toute fin pratique, fermé ses portes. Interlocuteur privilégié durant tout le processus, il n’est plus possible de joindre qui que ce soit.
En ce qui concerne les institutions fédérales, on retrouve le symptôme généralisé d’une administration du silence qui prévaut à Ottawa depuis quelques années. À l’exception de quelques agents de communications qui demandent des questions écrites et offrent des réponses écrites, il est de plus en plus difficile d’obtenir des réactions de vive voix des porte-parole officiels de ces institutions.
Dans un échange de courriels, il manque un effet de spontanéité qu’on ne retrouve que lors d’entrevues, même si elles ne sont que téléphoniques. En effet, en entrevue, une réponse soulève parfois d’autres interrogations et, à force de poser des questions, il est alors possible de se bâtir une idée plus précise d’un enjeu quand toutes les avenues sont explorées.
On a vraiment l’impression que le gouvernement s’attend simplement à ce que les médias ne fassent que répéter le contenu des communiqués de presse sans se soucier de vérifier l’exactitude du contenu. Comme l’a démontré la couverture médiatique de l’invasion américaine de l’Irak, ce n’est pas la façon de fonctionner des médias canadiens, et notre démocratie ne s’en porte que mieux.