Tout semblait baigner dans l’huile à quelques jours seulement de la signature d’une entente historique sur la dévolution de pouvoirs en matière de ressources naturelles. Il y avait bien eu des récriminations de quelques porte-paroles autochtones sur l’absence de consultation des gouvernements autochtones (là où il y en a) et des autres groupes autochtones dont le territoire est touché par le processus.
Malheureusement, le gouvernement territorial et son complice, le gouvernement fédéral, ont fait la sourde oreille et comme des élections fédérales approchent, il fallait agir à toute vitesse. Au lieu de cris « Vive la Dévolution! », on a plutôt assisté à un scénario plus proche des cris « Vive la Révolution! ».
En effet, en un bloc, les représentants des Premières nations dénées se sont levées et ont commencé une manifestation pacifique à l’extérieur de l’édifice de l’Assemblée législative.
Certaines personnes peuvent s’étonner de cette réaction. Après tout, les décisions qui sont prises à partir d’Ottawa le seraient bientôt à partir de Yellowknife. Pour quelqu’un de Yellowknife, c’est parfait. Pour quelqu’un du Sahtu, c’est toujours des décisions prises par des étrangers, loin de leur collectivité, loin de leur réalité et loin de leurs priorités.
L’entêtement du gouvernement territorial et du gouvernement fédéral en cette matière force donc la main des peuples autochtones à remettre directement en cause la légitimité même du gouvernement territorial.
Finalement, au lieu d’une belle cérémonie soulignant un événement historique, on assiste maintenant à une épreuve de force entre ceux à qui appartient le territoire et les gouvernements qui en profitent.