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le Jeudi 10 mars 2011 18:08 Éditorial

Éditorial Une question délicate

Éditorial Une question délicate
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Je ne connais rien de la naturopathie. Je connaissais le terme, mais pas du tout le concept. Or, la semaine dernière, on a porté à notre attention le processus actuel du gouvernement territorial qui vise à encadrer cette profession.

La question qui se posait était à savoir si le ministère de la Santé ne faisait pas erreur en incluant dans la législation un encadrement de ce qui était perçu comme de la pseudo-médecine.

Une recherche rapide sur Internet ne règle pas du tout la question. On retrouve d’une part, des sites qui argumentent que finalement, ce ne sont que des charlatans, et d’autre part, des sites qui font la promotion de cette profession et des programmes de formation dans des instituts spécialisés.

Pour ceux qui étiquettent les naturopathes comme des charlatans, une bonne partie de l’argumentation repose sur le fait qu’aucune université reconnue n’offre une telle formation. L’argument pourrait être valable si on ne tenait pas compte du fait que les ordres professionnels du milieu de la médecine ont des incitatifs financiers importants pour bloquer l’émergence de tels programmes dans nos universités. La tarte financière de la Santé n’est pas indéfinie, au contraire. Un ou des nouveaux joueurs, peu importe la validité de leur science, pourrait représenter des millions de dollars en moins pour les membres des ordres professionnels classiques.

Pour les tenants de la naturopathie, il est vite indiqué que les futurs professionnels en naturopathie doivent détenir au minimum une formation universitaire prémédicale pour être admissibles aux programmes de quatre ans. Le problème ici est de savoir si la science derrière l’enseignement est valable. Et qui pourrait certifier cette science si ce ne sont pas justement ces mêmes membres de professions médicales en concurrence avec la nouvelle profession?

Décidément, plus on étudie la question, plus il surgit des questions. Et parfois, on a l’impression que seule une profession de foi peut résoudre le dilemme. Or je ne suis pas particulièrement entiché par les professions de foi.
Il faut donc espérer que le processus actuel du gouvernement visant à encadrer cette profession permettra d’ouvrir davantage le débat sur la pertinence ou non de reconnaître ces nouvelles formes de soins de santé.