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le Jeudi 24 mars 2011 17:42 Éditorial

Éditorial Un budget de compromis

Éditorial Un budget de compromis
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De toute évidence, le budget soumis par le ministre Flaherty contient des éléments provenant des principaux partis nationaux représentés à Ottawa. Il s’agit d’un budget de compromis, un budget concocté avec l’idée principale d’être utilisé comme plateforme électorale. J’écris cet éditorial au lendemain du dépôt du budget fédéral. Il y a de fortes chances que vous le lisiez quelques jours plus tard et que cette possibilité d’élection soit désormais une réalité.

Le budget contient des compromis pour plaire à la base électorale du NPD, notamment la question de l’augmentation du supplément de revenu garanti pour les aînés démunis (également une revendication du Bloc québécois) et aussi la poursuite du programme de rénovation domiciliaire écoÉNERGIE.

Le budget contient des compromis pour attirer les partisans libéraux, notamment le crédit d’impôt pour les aidants naturels qui s’occupent d’un proche malade et aussi les mesures visant à favoriser les soins de santé en régions rurales.

Le budget comprend aussi une multitude de mesures pour plaire à l’électorat conservateur, notamment la persistance à maintenir la baisse d’impôt pour les entreprises canadiennes.

Le problème des solutions de compromis, c’est qu’elles risquent souvent de déplaire à tous, laissant tout le monde insatisfait.
Et c’est l’impression qu’on a en entendant les commentaires suivant immédiatement le budget.

Et comme il s’agit de compromis dans le contexte d’un gouvernement minoritaire, on se doute que les calculs politiques vont influencer grandement le niveau d’insatisfaction des partis d’opposition. Or le plus récent sondage Nanos démontre que le mois dernier, l’indice de confiance des Canadiens envers le premier ministre Harper a fait une bonne chute et que l’appui au NPD a augmenté en Colombie-Britannique.

Qu’on le veuille ou non, tout ça indique qu’au moment de lire ces lignes, le gouvernement Harper sera probablement tombé. Mais comme il s’agit d’un budget de compromis, il n’est pas certain que la chute du gouvernement viendra d’un rejet du budget. Cela risque plus de se jouer sur la question de confiance envers l’intégrité du gouvernement.