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le Jeudi 6 octobre 2011 14:39 Éditorial

Éditorial Encore beaucoup de travail

Éditorial Encore beaucoup de travail
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  À la suite des élections, je me demandais si j’allais traiter du fait qu’un seul député sortant a été battu ou du faible taux de participation électorale à Yellowknife. Puis, cette statistique m’a frappé : deux sur 19. C’est le total de femmes qui ont été élues le 3 octobre dernier. Juste un peu plus de 10 %. Sachant que les femmes forment 50 % de la population, on ne peut que constater à quel point le décalage est énorme. De plus, il n’y avait que neuf femmes sur les 47 candidats en lice cette année (19 %). Non seulement ont-elles été peu nombreuses à se porter candidates, mais la population a été très dure à leur égard. Il est évident qu’il y a encore des barrières sociales et psychologiques qui entravent la possibilité des femmes d’être dument représentées en politique. Les candidats victorieux (90 % des hommes) balaient aisément du revers de la main la question de la représentativité de l’Assemblée face aux femmes : les gens ne votent pas pour le genre mais pour la personne. Cette affirmation est malheureusement fallacieuse. En réalité, encore plusieurs personnes attribuent plus de poids aux propos d’un homme que d’une femme sur des questions politiques ou économiques. Ce phénomène se produit parfois en toute connaissance de cause, mais se fait aussi de façon inconsciente. En effet, la société dans son ensemble a encore tendance à confiner les femmes dans des rôles ancrés sur leur fonction de femme-mère : enseignement, soins infirmiers, boutiques de vêtement, etc. Dès notre enfance, ces valeurs sexistes sont omniprésentes et transmises fréquemment par la famille, les amis, et plusieurs institutions sociales. Pour changer cette situation discriminatoire, il faut continuer à réviser les valeurs transmises à nos enfants, notamment à l’école. C’est trop tard pour changer les valeurs des personnes âgées qui ont plus d’un demi-siècle de programmation sociale biaisée contre les femmes, mais certainement pas trop tard pour mousser l’égalité des sexes dès le plus jeune âge des enfants. Cela n’a rien pour rassurer toutes les personnes actives sur le plan de la cause de la condition féminine, mais c’est la dure réalité qu’il faut affronter.