Lors de la période de questions des députés dans le processus de sélection du Premier ministre, la question du programme d’action positive est revenue sur le tapis.
Tous semblent d’accord pour dire que la politique ne fonctionne pas, mais pas pour les mêmes raisons. Pour certains, la politique devrait être abolie car elle cause de la discrimination. Ces critiques sont cependant peu nombreuses.
Les autres critiques soulèvent le fait que la politique actuelle ne rejoint pas ses objectifs de départ. Plus de 20 ans après son adoption, les autochtones des TNO, qui représentent 50 % de la population, ne forment toujours que 32 % des employés du GTNO.
Pas besoin d’aller plus loin pour constater qu’il y a un problème.
La question primordiale est de déterminer quels sont les écueils à l’application de la politique, ou plus exactement, comment atteindre les objectifs visés.
Parmi les problèmes d’application, il y a évidemment la politique elle-même. Peut-elle être remaniée de façon à être plus efficace. Ça se peut, mais ça ne sera certainement pas suffisant.
Il y a d’autres écueils qu’une politique de dotation de personnel ne saura résoudre notamment les compétences des populations cibles et la flexibilité sociodémographiques de ces groupes cibles.
Le taux de décrochage scolaire est élevé parmi la population autochtone. Cela demeure un écueil majeur puisque plusieurs des postes au gouvernement exigent un niveau académique minimum pour être comblé. À moins d’être prêt à faire face à un gouvernement doté d’une force de travail incompétente, il sera difficile de rejoindre les objectifs de la politique sans s’adresser au problème du décrochage scolaire.
Il y a aussi le fait que plusieurs femmes chefs de famille monoparentale ne peuvent se permettre un retour sur le marché du travail avec les coûts exorbitants des services de garderie et les multiples demandes familiales en terme de soutien et d’encadrement des enfants. Les garderies en milieu de travail seraient certainement un pas dans la bonne direction pour répondre à ce problème.
Finalement, il y a le problème de la mobilité de cette population cible. Plusieurs des postes gouvernementaux se retrouvent dans les plus grands centres : Fort Smith, Hay River, Inuvik et Yellowknife. Nombreux sont les autochtones qui hésiteront à s’expatrier loin de la famille pour occuper un emploi. C’est une chose que de partir de la réserve pour aller travailler de l’autre côté de la rivière à Hay River. C’en est une autre que de partir de Wha Ti pour aller travailler à Yellowknife. Dans ce cas, seule une décentralisation du gouvernement peut répondre au problème.
Peu importe les solutions à mettre en branle, il en coûtera cher au gouvernement pour rajuster le tir et atteindre les objectifs de la politique.
Éditorial Un autre problème difficile
Éditorial Un autre problème difficile
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