On a peu entendu de récriminations en réaction au budget territorial présenté par Michael Miltenberger la semaine dernière. Il faut dire que le surplus de 74 millions de dollars a certainement contribué à apaiser plusieurs craintes du public surtout dans la foulée de l’accroissement de la marge d’emprunt du gouvernement territorial.
La décision de présenter un surplus budgétaire étonne au départ, mais les explications du ministre justifient bien cette décision.
D’importants projets d’infrastructures devront être entamés au cours des prochaines années et le gouvernement voulait s’assurer de pouvoir les effectuer sans remettre en cause les programmes actuels du gouvernement. En effet, la capacité d’emprunt du gouvernement a augmenté, mais elle ne pourrait couvrir tous les besoins de liquidité nécessaires à la réalisation de ces travaux d’infrastructures. Le choix du gouvernement était donc simple : générer suffisamment de surplus les années précédentes ou sabrer les programmes au moment de la réalisation des projets d’infrastructures.
Il y a eu certes quelques réactions négatives quant au budget. On sait tous que les programmes sociaux du GTNO, que ce soient les programmes de désintoxication ou ceux de construction de logements sociaux, auraient avantage à être augmentés substantiellement. La décision du gouvernement fait donc un peu mal à tous les professionnels de la santé et des services sociaux qui vivent au quotidien les retombées sociales négatives de l’alcoolisme, des toxicomanies et de la surpopulation de plusieurs logements aux TNO.
À mon avis, ces critiques sont justifiées : il y a encore beaucoup d’aide nécessaire pour aider les familles des TNO aux prises avec ces problèmes. Par contre, il ne faut pas que ces professionnels de la santé cessent leur revendication. En effet, lorsque viendra le temps de planifier les travaux d’infrastructures, ils pourront soulever la même question que celle du député de Range Lake, Daryl Dolynny, sur la pertinence de certains projets. Un tronçon de route qui coûtera entre 100 et 200 millions de dollars est-il justifiable pour relier une collectivité de moins de 1000 habitants? À ce prix, on pourrait probablement construire entre 400 et 800 unités de logement aux TNO, ou un centre de désintoxication dans chacune des régions avec quelques professionnels et employés pendant quelques années.
La décision du ministre des Finances est sage. Il s’agira ensuite de déterminer qu’est-ce qui est prioritaire.