Cela n’est pas arrivé très souvent dans ma vie : le décès soudain d’un ami ou d’un collègue. Parfois, on apprend la nouvelle d’un décès qui ne surprend pas personne, soit en raison d’une longue maladie ou en raison du fait que la personne a eu une vie longue et bien remplie.
Et puis il y a ces décès tragiques de gens que nous côtoyons tous les jours, des gens du même âge que nous, des gens qui avaient encore de nombreuses années devant eux.
Ce sont ces années perdues, ces rêves non réalisés, ces multiples plans qui seront mis au rancart qui m’attristent le plus. Ça et les pauvres membres de la famille qui demeurent derrière…
Cela faisait une bonne dizaine d’années que Gaspard nous côtoyait comme ami, comme collègue et aussi comme objet de curiosité. Eh oui, vous vous souvenez peut-être du Gaspard qui se promenait en veston cravate à… -40 °C, alors que nous, les Canadiens, on étaient bien au chaud dans notre gros parka.
Vous vous souvenez peut-être aussi de Gaspard et de son sourire plein d’affabilité.
… De Gaspard et de son ton posé, peu importe les tensions autour de la table.
… De Gaspard et de sa poignée de main ferme, très américaine.
… De Gaspard qui sourit à vos petites farces, même si elles ne sont pas si drôles.
Personnellement, je vais m’attacher à ces souvenirs, les garder bien en mémoire et je parie que certains jours où je me sentirai un peu bougon, je saurai retrouver une trace du sourire que Gaspard nous réservait toujours.

Au revoir mon ami!