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le Jeudi 29 novembre 2012 12:25 Éditorial

Éditorial Intérêts contradictoires

Éditorial Intérêts contradictoires
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Lors de la dernière Assemblée générale annuelle de la FFT, les délégués ont adopté une proposition qui demande au gouvernement du Canada de revoir non seulement le budget dévolu au soutien des organismes francophones des TNO, mais aussi la décision prise de couper les postes au bureau régional de Patrimoine canadien.

Cette résolution s’inscrit dans la même veine que le rapport du comité permanent des langues officielles de la Chambre des communes qui recommande sans réserve le renouvellement de la Feuille de route pour la dualité linguistique. Les recommandations du rapport ont d’ailleurs été chaudement accueillies par les organismes francophones nationaux.
Il faut cependant se demander si le gouvernement sera ouvert à ces recommandations. En effet, il y a toute une autre dynamique en place qui risque de miner les intentions du gouvernement et qui est reliée au contexte économique mondial.
On sait depuis plusieurs mois que le redressement économique mondial est plus lent que prévu. Cela faisait d’ailleurs dire au ministre canadien des Finances, Jim Flaherty, que l’objectif d’élimination du déficit du gouvernement conservateur serait peut-être difficile à atteindre selon l’échéancier prévu. M. Flaherty reculait cet échéancier vers 2016-2017. Quelques jours plus tard, le premier ministre Harper réaffirmait qu’il n’y aurait plus de déficit en 2015, comme prévu, et le ministre des Finances a dû essuyer cette rebuffade et se plier à cette décision exécutive.
Toutes décisions budgétaires sur le déficit s’appuient sur trois axes : croissance économique, réduction des dépenses et augmentation des revenus du gouvernement (impôts et taxes). On sait déjà que le gouvernement conservateur n’a nullement l’intention d’augmenter ses revenus, autrement qu’en profitant des retombées de la croissance économique. La croissance du PIB étant plus lente que prévu, le gouvernement n’aura d’autre choix que de sabrer encore davantage ses dépenses.
Il faudra donc rester aux aguets au cours des prochains mois, notamment lorsque sera déposé le prochain budget fédéral, pour voir si la dualité linguistique sera au nombre des valeurs canadiennes qui résistera aux compressions budgétaires.