Les partis d’opposition, comme leur nom l’indique, se sont fortement opposés au budget déposé la semaine dernière par le ministre Flaherty. Malgré toutes ses lacunes, il faut cependant avouer que le budget est moins sévère qu’anticipé sur le plan des coupes de programmes.
En fait, le budget fait beaucoup pour préserver les assises électorales du Parti conservateur.
On donne des crédits d’impôt très ciblés pour des tranches particulières de la société. Le budget ne s’attaque pas à des problèmes fondamentaux, mais à des petits inconvénients qui déplaisent à monsieur et madame Tout-le-Monde : on ne règle pas la crise économique en permettant de pouvoir recouvrer entre 25 et 30 pour cent du coût d’équipement sportif pour les familles qui ont les moyens. Ces crédits d’impôt sont principalement des bonbons électoraux.
On s’attaque un peu plus à la crise en accordant des avantages pécuniaires aux entreprises qui offrent de la formation professionnelle. Malgré tout, le milieu des affaires ne croit pas que ce budget servira de stimulus à l’économie canadienne, comme en fait foi un sondage commandité par la firme Ernst & Young.
Le budget est très adroit, car il a permis au Canada de préserver sa cote financière auprès des marchés.
Le budget contient cependant un élément de risque. Les projections de réduction du déficit pour 2015 se basent notamment sur des prévisions assez généreuses de croissance économique. Certains analystes financiers sont cependant en désaccord avec ces prévisions financières, mais seules les prochaines années permettront de savoir.
En évitant de sabrer immédiatement et férocement les programmes et en offrant des bonbons aux contribuables, le ministre des Finances a donc présenté un budget de droite, mais aussi un budget adroit.
Éditorial Un budget adroit
Éditorial Un budget adroit
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