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le Jeudi 2 mai 2013 11:40 Éditorial

Éditorial Quand la communauté ne compte plus

Éditorial Quand la communauté ne compte plus
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Nous apprenions la semaine dernière que le gouvernement fédéral reprenait la gestion de l’enveloppe de soutien de la communauté franco-ténoise du Programme de développement culturel et communautaire. Il ne s’agit pas ici d’un énorme montant d’argent, moins de 150 000 $, mais il s’agit d’un fonds qui était géré par la communauté franco-ténoise et qui répondait donc parfaitement à nos besoins.
En reprenant possession de ce programme, le gouvernement fédéral le retire aussi du cadre de gestion conclu entre le gouvernement territorial et la communauté franco-ténoise.
Selon ce cadre de gestion, la Fédération franco-ténoise mettait sur pied chaque année un comité pour évaluer les différents projets soumis par les groupes francophones des TNO. Ce comité regroupait des représentants de chacune des communautés ainsi que des représentants du gouvernement territorial et du gouvernement fédéral.
De cette façon, la communauté avait une voix forte dans la gestion du Programme et pour s’assurer que les projets acceptés reflètent bien les besoins de la communauté.
Ce principe fonctionne depuis près de deux décennies et voilà que le gouvernement fédéral décide de le saborder sans aucune raison valable.
Malgré les grands mots qui inondent les différents formulaires et guides, il ne faudrait pas croire que le gouvernement fédéral a vraiment à cœur les intérêts de la communauté. Si c’était le cas, le programme serait encore sous le contrôle de la communauté et non de fonctionnaires qui, tout en étant bien intentionnés, ne peuvent prétendre connaître les besoins et intérêts de la communauté.
La seule raison qui peut expliquer cela est l’intention probable du gouvernement de réduire l’appui très maigre qu’il offre aux communautés linguistiques en situation minoritaire. Allié de longue date de la francophonie, voilà que le gouvernement fédéral s’apprête maintenant à nous abandonner à notre sort. Je parie que bientôt ces programmes serviront à financer des projets qui s’adresseront à la majorité linguistique.