le Mercredi 9 juillet 2025
le Vendredi 23 août 2013 20:20 Éditorial

Édito Plutôt, plume de corbeau

Édito Plutôt, plume de corbeau
00:00 00:00

C’est une plume de corbeau qu’il aurait fallu présenter au premier ministre. Je comprends tout à fait l’intention de madame Barnaby de la réserve K’atl’odeeche de lui offrir, avec une plume d’aigle, « l’occasion d’être honnête dans sa vie, d’être franc et de faire les bons choix ». Mais sait-on pour qui il ferait de bons choix? À vrai dire, je pense qu’il fait déjà les bons choix pour certains!
Avec l’annonce d’un nouveau programme destiné à pousser des étudiants autochtones vers l’industrie de choix des gouvernements fédéral et territorial, c’est certainement un bon choix. Un bon choix pour ces compagnies qui peinent à remplir leur quota d’employés ténois. Aux gouvernements autochtones qui veulent assurer la pérennité de leurs décisions de participer activement à l’économie. Mais peut-être pas pour le jeune de Colville Lake qui voudrait étudier certes, mais pas pour devenir conducteur d’engins miniers ou chef dans les cuisines d’une mine isolée. Mais bon, les portes s’ouvrent vers l’industrie extractive, pourquoi donc poursuivre ses envies de construction infographique?
À Hay River, Harper a cité Pierre Berton, un écrivain né au Yukon en disant qu’après 5 ans dans le Nord tout le monde est expert et qu’après 10 ans, on est néophyte. Ça s’applique sûrement à ceux qui migrent au-dessus du 60e parallèle. Pendant son huitième voyage annuel, le premier ministre a déclaré que le Nord était une source de promesses infinies. Peut-être qu’avec une plume de corbeau, il aurait fait de bons choix pour le peuple du Nord, ce peuple qui revendique, ce peuple qui grandit ici, plutôt que celui qui vient et profite. Le corbeau reste, lui, pas comme l’aigle qui ne vient que l’été.